Rugb’images sur les pas des pionniers et des martyrs

Le 8 avril 1917, la France et la Nouvelle Zélande s'affrontaient au rugby. Un match entre alliés au coeur de la Grande Guerre.
Le 8 avril 1917, la France et la Nouvelle Zélande s’affrontaient au rugby. Un match entre alliés au coeur de la Grande Guerre.

Le rugby avait un peu plus de cent ans quand s’est déclenchée la Guerre de 14. Beaucoup de joueurs furent mobilisés, beaucoup y laissèrent la vie ou en revinrent blessés ou meurtris.

Le Festival Rugb’images le commémorera sous forme de colloque, mardi 20 mars, de 10 heures à 17 heures aux Archives Départementales. Une manière aussi de combler sinon un vide, du moins une carence, car la France du rugby est plus oublieuse de ses poilus et martyrs que la Nouvelle Zélande par exemple. Les All Blacks en tournée à l’automne dernier sont allés à l’Arc de Triomphe déposer une gerbe à leurs 18 000 morts, dont leur premier grand capitaine Dave Gallaher. En 2000, à l’occasion d’une même tournée, il s’étaient rendus sur sa tombe, dans un cimetière belge près de Passchendaele où Gallaher était tombé.

Un pack d’historiens

Pour composer ce colloque du centenaire intitulé «Le rugby et la Grande Guerre», Rugb’images dispose d’un belle équipe d’historiens et d’un banc consistant. Ian Borthwick le néo-zélandais, Rémy Cazals, Denis Gailhard, Alexandre Lafon, Hélène Legrais, Francis Meignan, Rémy Pech, Olivier Reggiani et la présence de Jo Maso qui évoquera le premier rugby catalan.

Au cours de cette journée, Rugb’images, avec Claude Martin, abordera la naissance et l’évolution du mouvement sportif français jusqu’en 1914, puis les intervenants enchaîneront sur les premiers pas du rugby en France, le rugby scolaire et militaire, sa démocratisation et sa provincialisation, l’exemple de Perpignan, les «loisirs combattants», la reprise du rugby en 1914, Voivenel et les opposants à la pratique de guerre, les compétitions nationales et internationales, le «sacrifice en défense de la grande équipe du Midi», le lourd tribut payé par la nation, par les internationaux et par les catalans, comme Maurice Boyau, international français, et celui des All Blacks, dont les descendants arborent toujours le «popy» (coquelicot») en novembre. Ce colloque remontera aux sources du jeu, retrouvera l’esprit des pionniers et de mesurer le lourd tribut payé par l’ovale du monde entier à la grande saignée de 14-18.