Rugb’images : «J’ai vécu des instants extraordinaires en filmant ces joueurs de l’Aviron bayonnais»

Delphine Gleize sera à Albi ce dimanche, à 20 h 30, à la salle Arcé, pour présenter son film «Beau joueur»./ Photo Margot Loustau.
 
 

Ce dimanche, à 20 h 30, salle Arcé à Albi, dans le cadre du festival Rugb’images, sera présenté le dernier film très attendu de Delphine Gleize, «Beau joueur». Une immersion durant plusieurs mois avec les joueurs et le staff de l’Aviron bayonnais lors de leur dernière saison en Top 14 où, malheureusement, ils ont connu la relégation. Interview.

Comment est venue l’idée de faire ce film sur le quotidien des joueurs de l’Aviron bayonnais. Vos précédentes créations étaient bien loin de cet univers ?

C’est vrai. Mais j’ai toujours adoré le rugby. Au départ, j’écrivais un scénario sur une histoire d’amour entre un coach sportif et une jeune femme. Pour étayer mon histoire, j’ai rencontré le staff de l’Aviron bayonnais qui était déjà en pleine tourmente. Au bout de quelque temps, je me suis dit que ce serait intéressant de vivre et de filmer au plus près de ce groupe. Et l’aventure a commencé.

Vous avez été bien accueilli par les joueurs et le staff.

Aucun problème. Vincent Echeto (le coach) m’a rencontré en me disant – je ne sais pas. Mais j’ai confiance en toi. On y va – C’est un homme très intéressant, très intuitif. Ce qui m’a aidé, je crois, c’est que sa mère, qui est cinéphile, a aimé mes films.

Vous avez passé combien de temps avec eux ?

Sept mois. Et j’avoue que j’ai appris beaucoup de ce groupe certes dans la tourmente, mais extraordinaire de solidarité. Je suis partie du principe de ne pas faire de plan de match, mais de me concentrer avec ma caméra à l’épaule sur ces joueurs, leurs sentiments face à ses défaites qui s’accumulaient.

Vous avez vécu des moments forts ?

Oh que oui. De vrais et beaux moments avec des hommes qui donnent tout, qui sont vrais malgré les caméras à un mètre d’eux. Je vous promets que dans mes prochains films, je serais bien plus exigeante avec mes acteurs pour qu’ils arrivent à reproduire ce qu’ont fait ces joueurs. Dans ma carrière de réalisatrice, l’acteur qui est aussi vrai, aussi impliqué qu’eux dans ses rôles, c’est Vincent Lindon.

On sent que ce tournage vous a marqué ?

Suivre ces joueurs, c’est comme suivre des travailleurs dans leur quotidien. Malgré la défaite, il se relève toujours, même après une semaine difficile à ressasser tout cela. J’ai remarqué que l’on était toujours plus solidaire dans la défaite que dans la victoire. C’est la vie en vrai, sans scénario pré-écrit. Alors oui, ça marque. Durant tout le tournage, suivi d’un an de montage car j’avais tourné 188 heures de plan, je ne pensais qu’à cela, à ces histoires. Cela m’a un peu rappelé le documentaire que j’avais réalisé avec Jean Rochefort «Cavalier seul» sur le monde de l’équitation. En vérité, jusqu’au bout, j’ai cru qu’ils allaient se sauver. Malheureusement, ce ne fut pas le cas.

Dimanche, vous serez à Albi pour présenter votre film.

Oui. J’espère qu’il y aura du monde. Je serais accompagnée de Vincent Echeto qui va voir pour la première fois le film en public, mais aussi Martin Laveau aujourd’hui au Castres Olympique et Pierre Gayraud qui a signé au Stade Toulousain.

Fière de Beau joueur ?

Oui, vraiment.

Sa sortie en salle est prévue quand ?

Elle est prévue le 5 juin.

 
Propos recueillis par Vincent Vidal – DDM
Article en ligne : ici